ESPACE JEAN CHRISTOPHE AVERTY

Le 4 mars dernier (2017) nous avons perdu non seulement un Satrape du collège de Pataphysique, mais également un pionnier, un génie du petit écran et un ami.
Comme il le disait lui-même, son terrain de jeux c’était la télévision…”je n’étais pas fait pour le cinéma”…
Il n’aimait pas beaucoup qu’on le surnomme le MELIES du petit écran car il disait à juste titre : “MELIES est mort misérable et oublié de tous”… et il espérait bien ne pas en arriver là.
Quoi qu’il en soit l’oubli est la rançon de la popularité et quand votre heure est passé, vous tombez irrémédiablement dans la case :
Oubli !
Jean Christophe AVERTY aura tout inventé à la télévision avec un esprit innovant et résolument moderne. Nombre de ses recettes sont aujourd’hui encore utilisées par les réalisateurs.

A ce jour, il ne nous reste plus que les archives, témoignage fragile d’une vie entière consacrée au service de l'image par le biais de la télévision.

Jean Christophe AVERTY : 6 août 1928 - 4 mars 2017

Jean Christophe, vous allez nous manquer !

Je ne me sentais pas le mieux placé pour parler de Jean Christophe AVERTY.
C'est lui même qui a balayé cette objection en considérant, au contraire, que j'étais bien placé pour parler de ses travaux.
J'ai rencontré Jean Christophe AVERTY en 1991, à l'occasion de l'exposition qui lui était consacrée à la fondation Electra rue Recamier sous le haut commissariat d'Anne Marie DUGUET.
Autant dire que beaucoup de gens l'ont connu bien avant moi et ont travaillé avec lui également bien avant notre collaboration.
Ensuite, nous avons assuré la post production du film sur RADIGUET, une production AGAT Films, qu'il a réalisé en 1999, puis en 2000 nous avons travaillé sur des spots de pub produit par la CLC à LYON.

Le but de ces modestes pages, que je lui dédie, est de rappeler qu'il a sa place dans l'histoire de la télévision française et que passer sous silence ses travaux serait une injustice flagrante.
Rarement un réalisateur de télévision n'aura été aussi controversé et aura apporté autant à ce media qui venait de voir le jour.
Enfant terrible de la télé, à côté de son désir de choquer, il a apporté le jeunisme, l'innovation et la modernité à ce média qui n'en n'était qu'à ses débuts et tout était encore à faire et à découvrir.

Vous trouverez dans les pages suivantes, des images et informations sur les travaux de Jean Christophe AVERTY durant les années 2000, ainsi que des extraits de son press book qui réunissait tout ce que la presse disait sur ses émissions.
J'ai encore beaucoup de travail pour publier les extraits de son press book.

Un peu d'histoire

Pour ceux qui ne le savent pas, Jean Christophe AVERTY est né le 6 août 1928
Il a passé son enfance et son adolescence dans le 14eme arrondissement de Paris.
La branche maternelle de sa famille était originaire de Nantes.
En 1939, à la déclaration de guerre, sa mère l’a emmené à Nantes. Il y passera un an avant de revenir à Paris fin 39.
Il a fait ses études au lycée Louis le Grand et a passé son bac en 1947
Suit une année de préparation à l’IDHEC où il est admis en 1948 et il en sort en 1950.
(c’est la sixième promotion de l’institut)
pour ceux qui l'ignore, l'IDHEC est l'Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques.
- C'était un fréquent sujet de conversation et de rivalitéé amicale entre nous car pour ma part je suis issu de "VAUGIRARD" et, comme chacun sait, depuis tout temps on a assisté à une "confrontation" artiste-techincien - fermer le parenthèse.
Pendant 2 années il fait différents travaux avant d’intégrer l’ORTF en 1952.
A partir de ce moment les choses deviennent sérieuses !

Il passera toute sa carrière à l’ORTF.
Les 10 premières années sont des années d’assistanat et de travaux de commande avant qu’on ne lui confie... enfin... ses premières émissions courant 1961.
Ensuite c’est la période que tout le monde connait : celle des raisins verts.
Nous sommes en 1964. L’équipe des raisins verts, Michelle ARNAUD, Dick SANDERS, Jean Lou DABADIE et Jean Christophe AVERTY va dynamiter l’institution télévisuelle.
Mais comme me le faisait fort justement remarquer Jean Christophe, les raisins verts n’étaient pas des émissions reposant sur le trucage électronique qui fut sa signature par la suite.
Les raisins verts étaient des émissions certes originales à plus d’un titre, par la ligne éditoriale, par la mise en image et la découpe en sketchs, mais les moyens employés étaient des plus classiques.
C'est un peu plus tard qu'il mettra son talent au service des vedettes de la chanson de l'époque avec toute sa verve télévisuelle - Il n'est pas possible d'oublier "l'ORANGE" par Gilbert BECAUD.
Il se bat pour réaliser des "dramatiques". On lui répond... plus tard. Il est considéré comme trop jeune !
Il est ou trop jeune, ou pas assez vieux avant d’être définitivement trop vieux ! (Ce n'est pas de moi, c'est lui mème qui le dit !)
Bref, il aura passé son temps à courir après le temps… mais il a quand même trouvé le temps de nous léguer un certain nombre de ses travaux et des documents audiovisuels novateurs et/ou iconoclastes pour l’époque en institutionnalisant le trucage électronique parmi d’autres inventions.


Si vous voulez en savoir plus...