L'UNIVERS ELECTROACOUSTIQUE D'ANDRE CHARLIN
André CHARLIN est né en 1903 et nous a quitté en 1983 à l'aube du CD.
Autant dire qu'il n'a pas connu le son numérique.
André CHARLIN a démarré sa carrière en 1922 avec un brevet sur les hauts parleurs.
Il se qualifiait lui même de fabricant de matériel.
Il a beaucoup oeuvré pour le cinéma, construction de projecteurs, équipement de salles, construction de camion son.
Puis, en 1948, changement de décor, après avoir équipé 1/4 des salles de cinéma en France et plus de la moitié des salles parisiennes, il arrête le cinéma et cède tous ses brevets et son activité cinéma à PHILIPS.
En 1949, nouveau départ, il crée le CECE, se met à l'enregistrement de disques et à l'électroacoustique, renforcement sonore et chaine HiFi.
Il a enregistré pour de nombreuses maisons de disques, a été à l'origine du premier microsillon en France avant de créer son propre label de disques en 1962.
Voici un pamphlet commercial de l'année 1967/1968.
J’ai réuni un certain nombre d’appareils électroacoustiques CHARLIN que j’ai restauré ou que je suis en train de restaurer :
- 1 console lampe équipée TD 124 – bras SME – cellule ORTOFON SL 15 E
.... préampli lampes et ampli 20 W à lampes PP d’EL 34.
- 1 console transistorisée équipée TD 124 – bras Charlin BR 4 – cellule SUMIKO blue point
.... préampli ENB – ampli à transistor.
- 1 table TD 125 avec BR 4
- 1 préampli à lampe avec étage phono transistor
- 1 préampli ENB de dernière génération (avec modules BST)
- 1 ampli 9 W à lampes PP d’ECL 82
- 1 paire de colonne 120
A l’heure qu’il est, je suis en train de refaire les membranes des ESL qui ne fonctionnent plus sur les colonnes 120.
Pour ma part, j’ai rencontré André CHARLIN pour la première fois… par l‘oreille.
C’était en 66/67, un élève Ingénieur en électronique avait un électrophone de marque CHARLIN et il avait également en stock quelques disques CHARLIN.
A cette époque les électrophones étaient légions. Beaucoup d’entre eux étaient plutôt médiocres, d’autre étaient franchement mauvais, mais dans le cas présent l’appareil CHARLIN était d’une grande qualité musicale pour un simple électrophone et c’était un ravissement d’écouter des disques dans ces conditions.
Depuis ce jour-là, je me suis toujours intéressé aux équipements et enregistrements CHARLIN.
Cette toute première rencontre "auditive" avec André CHARLIN s’est faite par l’intermédiaire du disque SLC 3 consacré à Chabrier.
C’était surprenant et j’ai été instantanément conquis.
Par la suite j’ai rencontré André CHARLIN, comme beaucoup d’entre nous sur son stand du Festival du Son au Palais d’Orsay. Ah, le Palais d’Orsay… C’était vraiment un Festival !
J’étais assidu jusqu’à ce qu’il déménage et perde son Ame.
Vous pourrez toujours penser que je radote et que dans ma tête c’était mieux avant… mais il n’en n’est rien, je vous assure, le Festival du Son au Palais d’Orsay, c’était vraiment quelque chose.
Ensuite, j’ai rencontré André CHARLIN fin 1970. Je m’intéressais à l’électroacoustique et je suis allé sonner à sa porte avenue Montaigne pour voir s’il n’y avait pas un avenir dans ce domaine.
Je ne me souviens plus de la teneur de notre conversation, mais je garde le souvenir d’un homme courtois et plein de bon sens. Ce projet n’ayant finalement pas abouti, j’ai poursuivi dans l’audiovisuel.
Puis, en 1971, bis repetita, je suis retourné avenue Montaigne pour voir s’il n’y avait pas des possibilités en prise de son pour les enregistrements. C’était déjà un peu tard et la crise du disque sévissait, donc, ça ne s’est pas fait et j’ai poursuivi ma route.
La dernière fois que j’ai remis les pieds avenue Montaigne, c’était en 1995 avec Pierre VERANY suite aux enregistrements d’orchestre de mandoline.