L'ERE des MULTIPISTES de STUDIO
L’ENREGISTREMENT MAGNETIQUE MULTIPISTE
Les avancées décisives dans le domaine des machines multipiste ont été :
- en premier lieu l’enregistrement séparé par piste.
En effet, toutes les machines 3 et 4 pistes de première génération enregistraient toutes les pistes d’un coup en un seul passage.
- En second lieu, c’est le simul-sync qui a rendu la technologie multipiste pleinement exploitable et particulièrement attrayante en permettant la relecture sur les têtes d’enregistrement, évitant ainsi le délai entre les têtes de reproduction et d’enregistrement.
Quelques dates de l’histoire de l’enregistrement magnétique aux Etats Unis :
- 1948 - premier magnétophone américain – AMPEX 200 – appareil mono pleine piste défilant à 30 I/ps
- 1957 - premier 8 pistes "expérimental" construit par AMPEX à la demande de Les PAUL
- 1964 - AMPEX - AG 300-8 magnétophone 8 pistes 1 pouce
- 1967 - AMPEX - MM 1000 magnétophone 16 pistes 2 pouces
- 1968 – 3M - M 23 magnétophone 8 pistes 1 pouce
- 1968 – AMPEX – nouvelle version du MM 1000 16 pistes 2 pouces
- 1968 – MCI – première machine 24 pistes 2 pouces sur mécanique AMPEX modifiée.
"Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" sorti le 1er juin 1967 est le huitième album des Beatles. Il a été réalisé à Abbey Road sur des magnétophones 4 pistes STUDER J 37.
Le premier magnétophone 8 pistes livré en Angleterre en 1968 était un SCULLY.
Un peu après, toujours en 1968, le premier 8 pistes à entrer en utilisation au célèbre studio Londonien Abbey Road, était un 3M M 56.
Les premières machines 16 pistes sont arrivées en Angleterre fin 1969.
DE L’ORIGINE DES CHOSES
Tout a commencé quand Alexandre PONIATOFF présente le modèle AMPEX 200 à Les PAUL.
Visionnaire du son, celui-ci anticipe immédiatement ce qu’il deviendrait possible de faire si l'on disposait d’un plus grand nombre de pistes.
Nous étions alors au début des années 50.
Dans le monde des studios, jusqu’en 1964/65, on se contentait de machines 4 pistes.
Les 8 pistes, en version commerciale, n’apparaitront qu'à partir de 1965. (mis à part la machine “custom” sur mesure de Les PAUL de 1957)
En 1966, AMPEX qui n'en n'est plus à son coup d'essai, sort le modèle MM 1000, une machine 8 pistes sur bande un pouce qui succède au AG 300-8.
Cette même année, SCULLY, dont le marché principal du banc de gravure pour disque était entré en concurrence avec NEUMANN, décide de se diversifier et se met également à fabriquer des machines multipistes.
En 1967 c'est au tour de 3M de sortir son modèle de magnétophone 8 pistes sur bande 1 pouce avec système "isoloop" : le M23.
1968 AMPEX sort le MM 1100, un magnétophone 16 pistes sur bande 2 pouces, à partir d’une mécanique VR 1000 de machine vidéo Quadruplex.
1968, MCI sort le premier magnétophone 24 pistes sur transport 2 pouces AMPEX 300 modifié.
Le 24 pistes 2 pouces devient alors le format d’excellence qui régna dans tous les studios pendant la décennie 70/80.
Le déclin des enregistreurs multipistes analogues est dû à l’arrivée des multipistes numériques, qui seront eux-mêmes détrônés très peu de temps après par les systèmes “dématérialisés” sur disques durs dits DtD (Direct to Disc).
L’enregistrement magnétique analogue aura dominé le marché durant quelques 40 années, de 1945 à 1985. La période complète étant plus proche de 55 années – de 1935 à 1990.
L’enregistrement magnétique numérique pour sa part n’aura duré que 10 années.
Les premiers enregistrements numériques datent de 1978. MINCOM, un département de 3M, avait planché déjà depuis quelques années, en collaboration avec la BBC, sur une machine multipistes numérique.
A cette époque le 24 pistes 2 pouces était omniprésent et MCI avait même envisagé la mise en chantier d’un 32 pistes sur bande 3 pouces.
Un projet qui restera finalement à l'état de projet et qui ne verra jamais le jour.
Dans les années 80, et toujours dans le domaine analogue, certains fabricants mettent à profit les récents progrès technologiques pour proposer de nouveaux formats et des machines multipistes analogues plus abordables.
C’est le cas de TASCAM et de FOSTEX, au Japon, mais également de ITAM en Grande Bretagne, entre autres, qui utilisent des pistes réduites, 8 pistes sur ½ pouce ou 16 pistes sur 1 pouce, associées à des réducteurs de bruit.
En 1980, AMPEX a perdu son monopole et sa supériorité.
Les fabricants phares de l’époque qui se partagent le marché sont (par ordre alphabétique):
AMPEX, MCI, OTARI, STUDER, 3M.
A côté de ces poids lourds, on trouve d’autres fabricants qui ont participé à l’aventure avec des parts de marché plus ou moins importantes (toujours par ordre alphabétique).
BRENELL, LYREC, MITSUBISHI, SCULLY, SOUNDCRAFT et d’autres.
AMPEX
Avec plus de pistes on pourrait faire plus de choses...
En 1953 apparait le modèle 300-3, 3 pistes ½ pouce, ce sera le magnétophone qu’utilisera MERCURY à partir de 1955 pour ses enregistrements 3 canaux destinés aux disques stéréophoniques.
En 1957 AMPEX livre à Les Paul, un visionnaire de l’utilisation des magnétophones audio, une machine 8 pistes fabriquée à sa demande.
Quand Alexandre PONIATOFF présente le modèle AMPEX 200 à Les PAUL, celui-ci anticipe immédiatement ce qu’il devient possible de faire en disposant d’un plus grand nombre de pistes.
C’est ainsi qu’il commanda à AMPEX une machine 8 pistes, une version “custom” faite sur mesure en fonction de ses spécifications.
Le tout premier 8 pistes sur bande un pouce, de l’histoire, fut livré à les PAUL en 1957.
C’était une machine particulièrement impressionnante avec une électronique contenue dans un rack de 2 m de haut et une mécanique de 350 modifiée en 1 pouce.
C’est le premier 8 pistes de l’histoire du magnétophone.
L’expérience n’aura pas de suite immédiate, AMPEX ne croit pas en l’avenir des multipistes et se concentre sur des appareils plus classiques.
En 1963 AMPEX déménage et s’installe à REWOOD CITY.
1966 siffle le vrai début de la course aux multipistes
Depuis 1964 AMPEX produisait des magnétophones AG 300-8 en 8 pistes sur un pouce.
Le premier 16 pistes a vu le jour suite à la demande du studio MIRASOUND de NY qui utilisait les modèles AG 300 en 4 et 8 pistes… mais ça ne suffisait plus.
Le modèle AG 1000, premier 16 pistes "commande spéciale" a été livré à MIRASOUND en 1966, il sera suivi dès l’année suivante du modèle commerciale MM 1000.
Dès l’origine on a fait appel à une bande 2 pouces pour enregistrer 16 pites.
8 pistes >> 1 pouce // 16 pistes >> 2 pouces !
Chez AMPEX, c’est le lancement du monumental multipistes MM 1000 construit autour d’une mécanique dérivée des platines vidéo VR 1000 et une électronique d’AG 440 en version 16 pistes.
1968, nouvelle version du MM 1000 avec une nouvelle mécanique à défilement horizontal.
1970, la version 8 pistes 1 pouce de l’AG 440, qui est au catalogue depuis maintenant 2 ans, voit le jour.
C'est l'AG 440-8.
1973/74, multipistes MM 1100 qui se décline en 8 pistes 1 pouces et 16/24 pistes 2 pouces.
1975/76, multipiste MM 1200.
En 1978 dans le domaine du mastering, sortie de l’ATR 104, un modèle 4 pistes ½ pouce qui vient épauler l’ATR 102 deux pistes .
En 1979 AMPEX met sur le marché une machine révolutionnaire : l’ATR 124 avec transport géré par µprocessor.
1979, nous sommes à l’aube de l’ère numérique et cet appareil ne sera finalement fabriqué qu’à une cinquantaine d’exemplaires.
En 1983, au moment de la sortie du CD, le catalogue AMPEX proposait les multipistes la série ATR 100 : ATR 116 et ATR 124.
Ce seront les dernières machines Audio fabriquées et proposées par AMPEX.
Par la suite, AMPEX se consacrera à 100% au marché vidéo.
M C I
La contribution de MCI dans le domaine des multipistes est particulièrement intéressante.
Groover HARNED animait une petite entreprise de maintenance audio et de construction à la demande d’équipements pour studio : préampli, console, etc.
Devant une popularité croissante, G. HARNED fonde la société Music Center Incorporated en 1955, c’est la naissance de MCI
Plusieurs des clients MCI utilisaient des machines AMPEX AG 300 ou 350 qui commençaient à se faire vieux. Si le transport était encore en bon état, l’électronique laissait grandement à désirer.
C’est ainsi que MCI a démarré dans le business des enregistreurs multipistes de studio.
MCI commença par fabriquer des électroniques transistorisées “solid state” pour les transports AMPEX. Ces électroniques s’avérèrent de bonne facture et nettement plus silencieuses que les électroniques à lampe d’origine.
Le chiffre prévisionnel de 100 électroniques est rapidement atteint, et contrairement aux attentes de HARNED ses électroniques étant plébiscitées par les studios on lui en demanda toujours plus.
A cette époque les ingénieurs du son et les propriétaires de studios avaient des idées plein la tête et maniaient volontiers de fer à souder.
En 1968, un studio de Hollywood qui avait adapté un transport AMPEX 300 en transport pour bande 2 pouces demanda à HARNED de lui construire une électronique pour 24 pistes.
Ce fut le premier 24 pistes de l’histoire de l’enregistrement. Avec cette première, MCI s’est définitivement affirmé comme un acteur majeur du multipiste et s’est fait une place de choix dans le marché des multipistes.
MCI a également innové en matière de console. Début 70, Dave HARRISON, ingénieur du son de son état, demanda de concevoir une console susceptible de commuter automatiquement les pistes en lecture / enregistrement suivant les besoins. La console In-Line venait de voir le jour. Le modèle MCI JH400 fut présenté en 1972, c’était la première console de ce type sur le marché.
En 1975, encore une nouveauté, MCI introduit le VCA sur les consoles JH 500, permettant ainsi l’automatisation sans bruit sans scratch et à un coût moindre que les consoles avec système flying faders.
“L’autolocator” Autolock JH 45, est également une innovation MCI.
Les machines MCI sont plébiscitées par les studios.
Fin des années 70, MCI représentait 35% des parts de marché du multipiste aux Etats Unis et 45% dans le reste du monde.
A partir de 1978, le numérique donne un coup de frein brutal au marché du multipiste analogue.
MINCOM, département audio professionnel de 3M, sort le premier 32 pistes numériques en 1978.
A cette même époque, MCI planchait sur une machine analogue 32 pistes sur mécanique 3 pouces, machine qui finalement ne verra jamais le jour.
En 1980, SONY manœuvre pour acquérir MCI, acquisition qui sera effective en 1982.
La “vraie histoire” de MCI s’arrête donc en 1982 avec le rachat par SONY.
Quelques dates marquantes de l’histoire de MCI :
- 1968 : Electronique 8 pistes JH5 –pour équiper les transports AMPEX.
- 1968 : Premier 24 pistes sur transport AMPEX
- 1970/71 : Transport JH 10
- 1972 : Console In-Line JH 400
- 1973 : Transport JH 100 et JH 114
- 1975 : Console In-Line JH 500 avec VCA et configuration, 16, 24, 32, 48 et 56 voies.
SCULLY
Du nom de son fondateur John L. SCULLY.
SCULLY est avant tout un fabricant de banc de gravure pour disque.
Les graveurs SCULLY dominent le marché américain pendant de longues années de 1930 à 1960.
En 1960, la concurrence de NEUMANN sur le marché des graveurs est à l’origine de la diversification de SCULLY qui s’oriente alors vers les magnétophones.
C’est avec le modèle 280, développé et commercialisé en 1965, que SCULLY fait ses premiers pas dans le domaine de la musique et des studios.
1965/66 correspond à l’avènement du 8 pistes 1 pouce.
C’est le moment que choisit SCULLY pour pénétrer sur le marché naissant des multipistes avec le transport 1 pouce 284 en version 8 pistes.
SCULLY est racheté par DICTAPHONE en 1967.
Ce rachat aura peu d’incidence sur l’activité qui se poursuit.
En 1968 SCULLY avait des parts de marché raisonnables dans le domaine des enregistreurs de studio.
Les studios voulaient toujours plus de pistes, SCULLY met sur le marché un modèle 12 pistes 1 pouce, basé sur le transport 284.
En 1969 l’arrivée du 3M M 56 16 pistes 2 pouces bouscule quelque peu la hiérarchie en place.
SCULLY choisit alors de se battre et de jouer la compétitivité en matière de prix.
Le 16 pistes SCULLY sur mécanique 2 pouces avec le transport 288 voit le jour en 1971. Grace à certaines astuces innovantes, il était compétitif et bien placé sur le marché.
L’histoire de SCULLY s’arrêtera au milieu des années 80.
3M - MINCOM
3M a fabriqué une gamme de machines multipistes analogues série M jusqu’au 24 pistes 2 pouces.
La mécanique des magnétophones 3M repose sur le système "ISOLOOP"
En 1968 commercialisation du modèle M23 8 piste sur bande un pouce.
En 1969 mise sur le marché du modèle M 56 16 pistes 2 pouces.
A partir de 1978, 3M département MINCOM s’était investi dans l’étude et le développement d’un magnétophone numérique en collaboration avec la BBC.
Il en est sorti le 3M Digital Audio Mastering System, 32 pistes numériques sur bande 1 pouce en 16 bits 50 KHz avec une vitesse de défilement de la bande à 45 IpS, soit : 114 cm/s.
C’est un modèle d’enregistreur à tête fixe du type DASH – Digital Audio Stationary Head.
Ce sont des magnétophones audio-numérique à têtes fixes, comme sur les machines analogues, contrairement aux DAT/RDAT ou DTRS (Digital Tape Recording System) qui ont des têtes rotatives, comme sur les magnétoscopes.
Les mécaniques particulièrement élaborées de 3M avec cabestan central et double galet permettait d’obtenir une boucle parfaitement stable devant les têtes, condition impératives pour enregistrer des données numériques.
C’était également l’opinion de Stefan KUDELSKY qui avait développé en son temps un magnétophone d’instrumentation à double cabestan afin d’avoir une fluctuation approchant zéro au niveau des têtes, ce qui était un préalable, selon S KUDELSKY, pour enregistrer des signaux instrumentation.
Ce design servira d’ailleurs le NAGRA T Audio qui reprend la mécanique du magnétophone d’instrumentation.
STEPHENS Electronics
STEPHENS : un OVNI dans le monde des multipistes.
Voici bien une marque peu connue chez nous et qui a pourtant équipée de nombreux chanteurs, labels et studios aux USA durant la grande période des multipistes analogues.
C’est également la seule marque, à ma connaissance, ayant fabriqué et vendu des magnétophones à 40 pistes et à avoir développé une mécanique sans cabestan.
John STEPHENS est né en 1930.
Il se familiarise très tôt à l’électronique auprès de son père ingénieur en aéronautique.
Après son service militaire dans la Navy, John rejoint la NASA au laboratoire de propulsion où il côtoie et utilise les plus récentes technologies.
En 1956, il met à profit ses connaissances et ses capacités dans le domaine de l’électronique pour fabriquer une console de mixage tout transistor pour Julie LONDON et se lance dans l’électroacoustique professionnel.
A la demande de chanteurs, de studios et de maisons de disques, il fabriquera des électroniques à transistors pour les magnétophones et transformera ainsi des machines AMPEX.
A cette époque, il fait un peu le même travail que HARNED de MCI, il fabrique des appareils spécifiques et modifie des magnétophones existants.
Toujours à la pointe du progrès, dès que les FET font leur apparition, STEPHENS les utilise dans ses designs.
Aussi, quand il voit apparaitre les premiers multipistes en 1966, il se met à fabriquer des électroniques tout transistor pour améliorer les machines existantes.
Après avoir modifié et adapté divers magnétophones il se lance sur le marché du 8 pistes 1 pouce en équipant de ses propres électroniques des mécaniques 3M.
Les machines STEPHENS s’avérant de qualité supérieure aux magnétophones originaux. 3M qui voit en STEPHENS un concurrent sérieux interdit la vente de mécanique EOM à STEPHENS.
Ce n’est pas un problème, STEPHENS décide alors de fabriquer ses propres mécaniques.
En 1971 STEPHENS présente sa mécanique sans cabestan ni galet presseur, concept très original, ne faisant appel qu’à 2 moteurs asservis par un système “servo” très élaboré qui assure le défilement de la bande à la bonne vitesse.
En plus de la fabrication de magnétophones sur mesure et de haute qualité, STEPHENS avait mis au point un convertisseur d’alimentation longue durée qui permettait, à partir d’une simple batterie de voiture, d’utiliser ses magnétophones “partout”, d’où ces publicités, pour le moins originales, publiées dans les revues audio professionnelles en 1974.
En tout, STEPHENS n’aura fabriqué qu’un peu plus d’une centaine de machines que l’on retrouvera dans l’industrie du disque, de la musique et du cinéma.
Il aura été un pionnier avant-gardiste à la tête d’une petite entreprise innovante.
STEPHENS Electronics aura fabriqué des machines allant du ¼ de pouce au 2 pouces et de 2 à 40 pistes.
Le cahier de fabrication de STEPHENS Electronics mentionne la modification d’un magnétophone TELEFUNKEN en 1965.
En 1966 on note la transformation d’un AMPEX 8 pistes ainsi que la modification d’une machine TELEFUNKEN en 8 pistes.
Durant les années 1968 et 69 on trouve plusieurs magnétophones 8 et 16 pistes fabriqués sur mécanique 3M, puis, du fait de l’embargo 3M, à partir de 71 les magnétophones sont équipés de la mécanique STEPHENS de type 103 ou 104 sans cabestan ni galet presseur.
Toujours en consultant le cahier de fabrication, on apprend que le premier 40 pistes sur 2 pouces est livré le15 février 73 à PARADISE Record. Puis, le 3 février 1975 on trouve une machine 24/40 livrée à PRIMORE, et le 15 juillet 1975 un autre 40 pistes a été livré à PARADISE Record.
A priori, STEPHENS arrêtera la fabrication de magnétophones en 1982.
pictures courtesy of Alf Emil EIK, Roderick STEPHENS & Museum of Magnetic Sound Recording
LYREC
Les premiers multipistes audio voient le jour en 1971 avec le modèle TR53 qui se décline en 4, 8 et 12 pistes.
La version 16 pistes 2 pouces du TR53 sort en 1972, et la version 24 pistes 2 pouces sort en 1975.
A partir de 1973, avec l’arrivée de la minicassette, l’activité duplication va développer des équipements pour les cassettes audio.
En 1976 LYREC s’attache à un projet de multipiste portable 1 pouce, le TR54, qui se décline en 4 et 8 pistes.
1977 – Le modèle TR532, nouvelle gamme de magnétophones sur transport 2 pouces en version 16 et 24 pistes.
1982 – gamme de magnétophone de studio stéréo TR55 en transport 1/4 et ½ pouce.
1986 - nouvelle génération d’enregistreur multipiste. Le TR533 est spécifiquement adapté à la post production.
En 1989 sortit du magnétophone de studio FRIDA.
Depuis 1950, LYREC aura apporté une large contribution à l’histoire de l’enregistrement sonore et à l’histoire du multipiste analogue.
BRENELL
La société BRENELL Engineering Ltd., bien connue en France pour ses magnétophones, est née en 1947 au Royaume Uni.
A l’origine la société fabriquait des pièces mécaniques et optiques essentiellement pour l’industrie photographique.
BRENELL fait son entrée dans le monde des magnétophones en 1953.
Le modèle MK 5 est certainement le magnétophone 1/4" le plus célèbre de la gamme BRENELL.
Fin des années 60 BRENELL s’oriente vers les studios et le matériel professionnel et délaisse peu à peu le marché amateur et grand public.
La platine MK7 préfigure les appareils de demain et a pour ambition de concurrencer le REVOX A 77.
Concrétisation de cette politique "orientée professionnelle" avec le modèle 19, magnétophone 1/4” destiné aux studios, home studios et musiciens.
Pourquoi modèle 19 ?
Pour la simple raison que cette nouvelle platine magnétophone était fabriquée au format professionnel rack 19”.
Le modèle 19 est un magnétophone qui répond aux normes professionnelles mais qui ne connaitra pas vraiment le succès espéré auprès des studios.
En revanche, cette platine professionnelle s’avèrera être une excellente plateforme de départ pour le développement des mécaniques 1”.
En 1970 la société poursuit son virage vers les magnétophones professionnels et se lance sur le créneau des magnétophones 8 pistes 1”.
Face aux américains et aux japonais, c’est la seule machine 8 pistes 1” de conception et fabrication anglaise.
A ce titre, le BRENELL 8 pistes 1” représente un potentiel important aux yeux de Allen & Heath, un fabricant reconnu de consoles de mixage, qui souhaitait accroitre son offre et proposer un studio complet à ses clients.
Devant le succès des machines multipistes, BRENELL développe le type 600, une mécanique 2”.
Recherche et développement coûte cher et courant 1974 Brenell rencontre des difficultés pour joindre les deux bouts.
C’est Allen & Heath, en 1976, avec le rachat de Brennel, qui apporte la solution tant espérée.
L’abandon du marché grand public est consommé. La société Brenell est maintenant un fabricant professionnel de magnétophone.
Tous les efforts sont alors concentrés sur le mini 8 qui connait un réel succès au détriment même du MK 7 1/4” qui ne sera jamais adopté par les studios.
La miniaturisation du mini 8 a été compliquée et a explosé les délais de mise sur le marché.
Finalement le Mini 8 voit le jour et remporte tous les suffrages. Il est alors considéré comme un appareil moderne, révolutionnaire, compact et de bonne qualité.
Quelques soit les modèles, les magnétophones Brenell ont toujours joui d’une bonne musicalité et ont, de tout temps, été considérés comme ayant un ”bon son”.
Mais le Mini 8 n’était pas sans défaut, d’où une version MK II qui apporte un certain nombre d’améliorations non négligeables.
Malheureusement, le MINI 8 "The greatest little eight-track in the world", n’a jamais percé au Etats Unis où Allen & Heath avait pourtant une raisonnable part de marché des consoles de mixage.
Il y avait à ce moment-là plusieurs développements dans les cartons, le type 600 et le Syncon M 24.
Et pourtant, contre toute attente, en 1983 la société Allen & Heath Brenell arrête la fabrication des magnétophones pour se consacrer exclusivement aux consoles de mixage, le métier historique de Allen & Heath.
A l’annonce de l’arrêt de la fabrication des magnétophones par Allen & Heath, tout le staff de développement des magnétophones passe alors avec armes et bagages chez SOUNDCRAFT Magnetics pour poursuivre l’aventure.
Pour ma part, ayant travaillé pendant 5/6 ans avec un 8 pistes BRENELL au milieu des années 70, j’ai un jugement qui est loin d’être impartial.
Si la mécanique était assez rustique, tout en assurant correctement le ”job”, je n’ai jamais eu à me plaindre de ce multipiste qui n’avait certes pas l’aura d’un STUDER ou d’un AMPEX.
La qualité sonore était au rendez-vous et il n’y avait pas de problème de bruit. Le seul problème était le ”drop in” qui, en sortie d’usine, n’était pas exploitable. Problème que j’ai solutionner en quelques jours en réajustant les constantes de temps de la mise en service de l’oscillateur d’effacement et de prémagnétisation.
Début des années 80, notre studio a abandonné la console GALACTRON et le BRENELL 8 pistes pour passer sur un équipement TASCAM avec console M 15 et le 85/16.
J’ai franchement regretté cette ”amélioration” qui n’en n’était pas vraiment une.
SOUNDCRAFT MAGNETICS
Alex NICHOLAS de BRENELL et John EUSTACE de RICHARDSON ELECTRONICS fondent SOUNDCRAFT MAGNETICS en 1977, filiale de SOUNCRAFT ELECTRONICS fabricant reconnu de consoles de mixage.
Leur souhait : développer un magnétophone multipistes professionnel de studio.
Le premier modèle, le SCM 381 était un magnétophone 8 pistes 1 pouce portable qui est sorti en 1979.
Les autres modèles de la série SCM 380 se déclinaient en 1 pouce ou 2 pouces en 8, 16 et 24 pistes. La série SCM 380 sera fabriquée jusqu’en 1987.
Les magnétophones de la série SCM 760 arrivent en 1980 pour répondre à la demande des studios pour des machines 2 pouces multipistes.
Le SCM 760 s’est bien vendu et a fièrement défendu sa place face aux machines AMPEX,
Le S 20 voit le jour en 1985 à la demande de la société mère SOUNDCRAFT ELECTRONICS qui voulait disposer d’un appareil 2 pistes stéréo de mastering en ¼ de pouce et ½ pouce. Du fait de certains problèmes de jeunesse le modèle amélioré MK II voit le jour en 1987.
Trop cher le MKII ne sera finalement pas commercialisé et passera à la trappe.
Tous les développements du S 20 permettront de concrétiser le SATURN qui fait partie de la génération des NMT – New Multi Track – qui intégrait un design innovant comprenant une électronique de haute volée et un transport contrôlé par µprocessor.
Ce modèle résolument moderne équipé des dernières technologies sort en 1986, juste avant le STUDER 820 et suscite énormément d’intérêt.
Voilà enfin l’enfant du pays, entendez une machine de conception et de fabrication anglaise, capable de reprendre la suprématie dans les studios et de faire jeux égal avec AMPEX, STUDER et les magnétophones japonais !
Malheureusement en 1986 le numérique gagnait du terrain et les machines analogues devenaient de moins en moins prisées par les studios.
Ajoutez à ça que la société mère SOUNCRAFT traversait une mauvaise passe et n’avait pas les moyens de se mettre au numérique et le prometteur SATURN ne pourra jamais vraiment démontrer sa supériorité.
L’histoire s’achève en 1988 avec la clôture de SOUNDCRAFT MAGNETICS et la cession de SOUNDCRAFT à HARMAN.
SATURN RESEARCH
SATURN RESEARCH tentera de succéder et d’entretenir la légende encore durant 4 années supplémentaires.
Malheureusement il ne suffit pas de disposer des plans et des pièces pour fabriquer des équipements viables.
Privé du département R & D et de la plupart des ingénieurs d’étude, seuls quelques machines verront le jour avant clôture définitive en 1992.
Le SATURN aura été l’héritage de BRENELL qui finira sa vie bien tristement 50 années après le premier magnétophone de la marque.
ITAM Industrial Tape Applications Ltd.
Au début des années 70, la société Londonienne ITA a commencé par améliorer des REVOX A 77 de manière à en faire des magnétophones professionnels.
Il y a eu le modèle 2.77 en 2 vitesses et le modèle 3.77 en 3 vitesses.
Dégagement des têtes pour un montage aisé, varispeed, entrées/sorties symétriques et différentes autres améliorations faisaient partie de la transformation.
Puis ils se sont mis à modifier plus amplement la platine REVOX et à la transformer en platine 1/2 pouce tournant à 38 cm/s.
A partir de cette base mécanique, complétée d’une électronique modulaire, ont été réalisés les modèles 805 qui date du milieu des années 70, puis le modèle 806 en 1978, tous deux en 8 pistes sur 1/2 pouce.
Vint ensuite la platine 1 pouce et les modèles 810 et 816.
Photos courtesy of janahfrazier Home Recording.com & Jpmorris Home Recording.com
Je n’ai personnellement jamais vu le modèle 810, 8 pistes sur bande 1 pouce, en revanche, le modèle 816, 16 pistes sur bande 1 pouce a lui fait carrière.
STUDER
Le J 37, version 4 pistes demi-pouce, voit le jour en 1964 et inaugure, à sa façon, l’ère des multipistes.
C'est le premier mutlipistes réalisé par STUDER.
C’est ce modèle qu'ABBEY ROAD a choisi, dès sa sortie, et que les BEATLES utiliseront en 1967 pour la réalisation de l’album “Sergeant Pepper”.
Comme les 4 pistes disponibles s'avèrent insuffisantes, le studio mettra en oeuvre plusieurs machines J 37 pour obtenir le résultat souhaité.
Au final, ABBEY ROAD s'équipera de 8 magnétophones J 37.
1966, sortie du prototype du A 80 décliné en de nombreuses configurations et commercialisé à partir de 1967. Le A 80 sera une machine mythique avec une longévité exemplaire (près de 20 ans) Nombre de grands succès des années 70 à travers le monde ont été enregistrés sur des A 80.
La version 24 pistes 2 pouces du A 80 sort en 1973.
Le multipiste A 800 à défilement contrôlé par microprocesseur sort en 1978.
1985, c’est la sortie du modèle multipiste analogue A 820
1989, le D 820 MCH magnétophone digital multipiste au format DASH se décline jusqu’à 48 pistes. Dans le domaine analogue STUDER sort son dernier magnétophone multipiste non numérique, le A 827.
Le magnétophone au pays du Soleil Levant.
FOSTEX
La société FOSTEX est récente, puisqu’elle a été fondée en1973,
A l’origine, il y avait la compagnie FOSTER Electric Ltd., un célèbre fabriquant de hauts parleurs depuis 1949.
FOSTEX développera d’ailleurs tout une gamme de hauts parleurs fortement prisés par les DIYer.
C’est en 1981 que FOSTEX se lance avec le plus grand bonheur dans le magnétophone multipiste de type Home Studio.
Deux, quatre et huit pistes sur bande à bobine, A-2, A-4 et A-8.
Le A-8 sera la première machine 8 pistes sur ¼ de pouce et fera le bonheur des homes studios.
Parallèlement FOSTEX sort le Modèle 250, un magnétophone multipistes à cassette 4 pistes 4 canaux.
En 1983 le B 16 offrant 16 pistes avec réduction de bruit DOLBY C révolutionne le marché des multipistes.
Il sera suivi en 1986 par le E 16 puis le G 16 S en 1990, première machine a utiliser le DOLBY S.
Le dernier modèle de cette gamme analogue sera le G 24 S, un 24 pistes sur bande 1 pouce. Puis FOSTEX travaillera avec ALESIS pour produire le RD 8 sur base ADAT.
Le premier multitrack numérique FOSTEX arrive en 1995 : le DMT 8, un 8 pistes digital sans bande qui reprend le principe de fonctionnement d’un multipiste analogue.
C’est un succès.
Suivront tout une gamme de produit capable d’enregistrer sur des supports aussi variés que disque dur, Zip, Syquest, etc.
Le MR 16 HD inclus de plus des effets digitaux et un graveur de CD. Un appareil Home Studio tout en Un.
En 1996 le D 80 inaugure le mode d’enregistrement sur disque dur équipé de Caddy.
Le D 2424 LV étant un 24 pistes 24bits/96 KHz avec archivage sur DVD RAM.
MITSUBISHI
MITSUBISHI est un énorme groupe fondé en 1870. Le département Audio Professionnel date des années 70.
Le X80 est un enregistreur numérique 2 pistes sur bande ¼ de pouce avec une fréquence d’échantillonnage de 50,4 KHz qui est sorti en 1980 et qui avait la particularité de permettre un montage traditionnel au ciseau. Le X 80 a été la seule machine numérique à permettre un montage au ciseau comme ça se faisait en analogue.
Première gamme de produits audio numérique datant d’avant le format professionnel audio numérique de MITSUBISHI, ProDigi, le X 80 utilisait un format propriétaire particulier qui l’a rendu incompatible avec les autres machines développées par la suite.
La série X 86, au format ProDiGi, remplace rapidement la série X 80.
Le format Pro Digi de MITSUBISHI est un format d’enregistreur numérique professionnel qui a vu le jour dans les années 85. C’était un système à tête fixe de type DASH.
La gamme ProDigi était composée de 3 machines :
- X 86 - Enregistreur 2 pistes sur bande ¼ de pouce. Le modèle 86 HS travaillait à des fréquences d’échantillonnage de 88,2 et 96 KHz, tandis que le modèle 86 C était une machine compatible capable de relire les bandes X 80 en 50,4 KHz.
- X 400 - Enregistreur 16 pistes sur bande ½ pouce
- X 800 - Enregistreur 32 pistes sur bande 1 pouce, ainsi que les versions X 850 – X 880
Les modèles X 850 et X 880 ont été développés en collaboration avec OTARI dont ils ont d’ailleurs hérité du transport MTR 90 MkII modifié en 1 pouce. La machine numérique OTARI DTR 900 est un X 850 aux couleurs d’OTARI.
OTARI
La société OTARI a été fondée à Tokyo en 1965. OTARI, contrairement à de nombreuses autres sociétés, n’est pas le nom de son fondateur, mais le nom du village où est né le fondateur de la marque.
L’objet de la société était de développer des outils pour l’enregistrement et l’industrie audio. Le DP 1000 sorti en 1966 était un appareil pour la duplication de bande audio à haute vitesse. En 1970 le DP 5000 était capable d’assurer des copies à 32 fois la vitesse.
En 1968 OTARI développe son premier enregistreur magnétique, le MTR60 et en 1969 OTARI présente son premier multipiste, le MX 5000.
En 1970 c’est la sortie du multipiste MX 7000 et en 1971 OTARI présente son duplicateur pour compact cassette.
Devant le succès de ses produits, OTARI ouvre une filiale aux Etats Unis en 1973, ce qui lui permet de s’implanter dans les studios américains.
En 1977 OTARI sort son 24 pistes 2 pouces, le MTR 90 et dans le domaine du magnétophone ¼ de pouce, c’est la sortie du MX 5050 qui rencontrera un vif succès.
Pour s’implanter sur le marché européen OTARI installe en Allemagne sa filiale OTARI Europe en 1983.
En 1986 le multipiste MX 80 voit le jour ainsi que le magnétophone broadcast BTR 5 et l’année suivante c’est le MTR 100A et le magnétophone de mastering MX 55.
Très tôt OTARI a pris conscience de l’importance de se mettre au numérique.
OTARI sort son premier magnétophone multipiste digital DTR 900 en 1986. C’est un 32 pistes au format ProDigi.
Pourtant OTARI ne poursuit pas dans cette voie et continue à miser sur les produits analogiques si bien qu’au cours du milieu des années 90 OTARI se trouve à la peine avec son manque d’offre digitale.
Pour combler son retard, OTARI choisi la croissance externe et acquiert en 89 la société Sound Workshop aux Etats Unis qui développe des consoles digitales et un système de disque dur numérique. Puis OTARI rachètera KING Instruments et finalement an 1991 la société Digital Dynamics Inc.
Tout est maintenant en ordre pour sortir des appareils audio numérique et pourtant OTARI continue à croire en l’analogique alors que les studios s’équipent massivement en numérique.
Le DP 103 voit le jour en 1994 ainsi que le système RADAR et le magnétophone digital DAT professionnel DTR 8 sortira en 1995.
Coup dur, du côté numérique, mauvais choix, le ProDigi retenu par OTARI pour son DTR 900 est abandonné au profit du format DASH.
Il est temps de se reprendre et de se concentrer enfin sur le numérique.
Fin des années 90, repositionnement du système RADAR et sortie de plusieurs consoles numériques.
Début des années 2000 OTARI a regagné des parts de marché et s’est totalement investi dans l’audio numérique.
Enregistreur sur disque DR 10, transport audio sur fibre optique, duplicateur de CD et DVD,
SONY
SONY qui souffrait d'un manque de présence dans le monde audio professionnel avait racheté MCI en 1982.
24 pistes MCI badgé SONY
Le calendrier n'était pas vraiment idéal puisque le numérique commençait sérieusement à faire de l'ombre aux équipements analogiques.
A cette époque c'était plus un effet de mode qu'une évolution qualitative des équipements de studio.
Néanmoins, SONY poursuivra l'oeuvre de MCI jusqu'à la fin des années 80 avec des équipements analogiques multipistes.
Cette publicité de 1988 vente la position de "leader de l'audio numérique" de SONY en présentant un magnétophone analogue de mastering.
Bien entendu, SONY se devait de ne pas rater "le rendez vous" numérique et pour protéger son pré carré, il a sorti les machines 3324.
Sauf que ces machines... c'étaient vraiment des ... ça faisait tâche !
Le 3324 est la pire machine que j'ai pu acheter.
Une machine très cher pour ce que c'était, puisque ce n'était vraiment pas terrible.
Avec le 3324, on n'en n'avait clairement pas pour son argent.
Manque de fiabilité, qualité sonore médiocre, compatibilité hasardeuse d'une machine à une autre... bref, c'est très certainement la plus mauvaise chose qui me soit arrivée !
TEAC / TASCAM
A l’affut des besoins des musiciens, TEAC et plus particulièrement TASC s’intéresserontA l’affut des besoins des musiciens, TEAC et plus particulièrement TASC s’intéresseront très tôt aux multipistes.
En 1971 Teac Audio Systems Corporation (TASC) installe aux Etats Unis la TASC America - c’est la naissance de TASCAM, qui est à son tour absorbé par TEAC Corp. of America en 1974.
Dès sa création en 1971, la TASC entreprend de modifier des magnétophones TEAC 4010 pour permettre le re-recording et l’enregistrement en 4 pistes sous la dénomination TCA-40, TCA-41, TCA-42 et enfin la version définitive avec commutation simul-sync : TCA 43.
Ça a été le départ d’une gamme pléthorique de magnétophones multipistes sur “bande étroite” comparativement aux standards professionnels de l’époque.
En 1972, c’est une première, TEAC sort les modèles 2340 et 3340 magnétophones 4 pistes 4 canaux sur bande ¼ de pouce et met ainsi le multipiste à la portée de tous.
L’année d’après TEAC intègre la fonction Simul-sync sous la référence 3340S. C’est un succès instantané, au-delà de toutes les espérances.
En 1974, TASCAM sort la série 70, qui comprend des modèles ¼ de pouce mais aussi, et ça c’est nouveau, des multipistes sur bande ½ pouce.
La série 70 comprenait 4 modèles :
- Un modèle 2 pistes sur bande ¼ de pouce
- Un modèle 4 pistes sur bande ¼ de pouce
- Un modèle 4 pistes sur bande ½ pouce
- Un modèle 8 pistes sur bande ½ pouce
En 1975, le TASCAM 80-8 reposant sur un transport bien conçu et robuste, la mécanique éprouvée du 6100, formalise et lance le concept du magnétophone 8 pistes sur bande ½ pouce.
En 1976, le rack DX 8, un réducteur de bruit DBX en 8 canaux, vient épauler le magnétophone multipistes 80-8.
Avec le succès des réducteurs de bruit, TASCAM s’est alors aventuré, vers des multipistes comprenant de plus en plus de pistes, toujours sur de la bande étroite comparativement aux standards professionnels de l’époque.
1977, 2 modèles professionnels voient le jour, le 25-2 et le 40-4 respectivement 2 et 4 pistes sur bande ¼ de pouce.
1978, Modernisation du célèbre 3340, une valeur sûre de la marque, avec la sortie du 3440-S.
La même chose en un peu plus moderne : un magnétophone 4 pistes sur bande ¼ de pouce.
1979, c’est l’année du 90-16, le premier magnétophone 16 pistes sur bande 1 pouce.
Dans le domaine de la cassette, ce sera la sortie du 2 canaux 124 Syncaset.
Puis TEAC se penchera sur la cassette multipiste et proposera tout une gamme de matériel 4 pistes 4 canaux sur cassette (analogique) la gamme PortaStudio, à commencer par le modèle 144
En 1980 TASCAM sort un modèle amélioré du 16 pistes sur bande 1 pouce, le 85-16. L’équipement intègre un système de réduction de bruit DBX 16 canaux.
En 1982, amélioration de la motorisation du cabestan et changement de couleur pour le 85-16 qui devient le 85-16 B.
1983 voit la sortie des magnétophones 58, 38 et 34., 8 pistes sur ½ pouce et 4 pistes sur ¼ de pouce.
1985, dans le domaine des multipistes, l’ATR 60 voit le jour, une machine pro-fessionnel avec des connexions entrée et sortie en XLR, une pre-mière sur les multipistes de la marque.
L’ATR 60 se décline en 6 versions :
- ATR-60/2N Professional 1/4" - 2 pistes 2 canaux.
- ATR-60/2T Professional 1/4" - 2 pistes 2 canaux et time code.
- ATR-602HS Professional 1/2" - 2 pistes 2 canaux “mastering recorder”
- ATR-60/4HS Professional 1/2" - 4 pistes 4 canaux “mastering recorder”
- ATR-60/8 Professional 1/2" - 8 Pistes
- ATR-60/16 Professional 1" - 16 Pistes
A côté de la gamme professionnelle ATR, TASCAM sort le modèle 388, un magnétophone 8 pistes sur bande 1/4 de pouce, ainsi que le MS 16, un 16 pistes sur bande 1 pouce.
1986 – Sortie des magnétophones Tascam 32, 34B, 38, respectivement 2, 4 et 8 pistes et des magnétophones de la Série 40, avec les modèles 2 et 4 pistes 42B et 44.
1987 – Le 16 pistes 1 pouce Tascam MS 16 est équipé Time code.
1987 est également l'année de la sortie de l'ATR-80/24, une vraie machine professionnelle 2 pouces.
Depuis le début des années 80, le format 24 pistes 2 pouces était alors un standard dans les studios.
Avec le ATR 80-24, premier 2 pouces de la marque en version 24 pistes, TASCAM proposait une vraie machine professionnelle qui supportait aisément la comparaison avec ses compétiteurs.
On ne peut que regretter cette arrivée un peu tardive d’une machine analogique.
1988 – On en arrive au début de l’ère digitale chez TASCAM avec le Digital 24 track.
1989 – TASCAM n’a pas dit son dernier mot en matière d’appareils ana-logiques. C’est la sortie du MSR-24 – 24 piste sur bande 1 Pouce, MSR-16 – 16 pistes sur bande ½ pouce et le TRS 8 - 8 pistes ½ pouce.
Dans le domaine de la cassette analogue, sortie du Tascam 238 Syncaset - 8 pistes 8 canaux à cassette.
1993 – Lancement du nouveau format DTRS sur cassette HI-8 qui s'impose très rapidement dans les studios comme une alternative aux différents formats 8 pistes existants.
Sortie du premier modèle d'enregistreur numérique 8 pistes DTRS , le DA 88, qui sera suivi du DA 98.
Il reste encore un peu d’analogue au catalogue avec le TASCAM Ministudio PORTA-07 un appareil tout en un avec un mélangeur 4 entrées et un magnétophone à cassette 4 pistes 4 canaux.
TASCAM est une marque et un fabricant qui existe toujours et poursuit son activité dans le domaine du mixage et de l’enregistrement
Tascam fut récompensé une première fois en 1995 pour le DA 88, puis une deuxième récompense en 2000 pour les modèle MMR 8 et MMP 16.
En guise de conclusion
Les multipistes n’auraient jamais vu le jour sans la contribution d’un certain nombre d’intervenants depuis l’avènement du magnétophone.
L’histoire du multipiste, est indissociable du magnétophone, vous l'avez compris, mais également de la contribution de visionnaires tels que, MULLIN, AMPEX, Bing CROSBY, Les PAUL...parmi d'autres.
Puis par la suite HARNED de MCI, qui en sortant le premier 24 pistes en 1968, a créé le format qui équipera tous les studios et concrétisera définitivement l’histoire du multipiste.
Ainsi qu'une pensée affectueuse pour tous les OVNI's de ce domaine tel STEPHENS et ses 40 pistes !
Je travaille à le compléter et à l'enrichir.
Les premiers multipistes numériques, ceux-là mêmes qui ont contribué à enterrer les multipistes analogues, ont vu le jour en 1978. A cette époque le CD n’existait pas encore et restait à inventer. Les premiers enregistrements numériques de la fin des années 70 ont donc fait carrière en tant que disque vinyle LP issu d’un enregistrement digital.
Les inventions qui révolutionnèrent le monde de l’audio.
Le cylindre, le phonographe, le disque plat de BERLINER, le magnétophone et plus récemment, la cassette en 1963 et le compact disque en 1983.
Par la suite tant PHILIPS que SONY tentèrent de réitérer, mais la magie était rompue. Le DCC, Digital Compact Cassette n’a pas été un succès et s’est retrouvé rapidement hors marché de même que le MINIDISC de SONY.
On en arrive alors à l’enregistrement dématérialisé.
Et c'est un crève coeur pour les "mécaniciens" qui excellaient dans l'art de gérer des moteurs et faire tourner une bande magnétique...
Et puis, le montage sans bande ni ciseau c'est autre chose, voyez à ce sujet les Techniques de montage