Dès 1932 la PARAMOUNT était entré en discussion avec le Professeur Henri CHRETIEN mais l’opération n’avait jamais été concrétisée.


Plus que la modification de l’image et le complément optique nécessaire, le problème d’élargir les écrans impliquait de modifier les salles de cinéma. Pour installer un écran large. Il fallait revoir l’architecture et la décoration des salles et c’est bien ça, au lendemain de la crise de 29, qui a bloqué à cette époque.
En 1952 avec la présentation du CINERAMA il devenait urgent de se mettre à l’écran large, la FOX, pensant que l’écran large allait devenir incontournable, a donc recherché une réponse à l’élargissement des écrans, sans tomber dans la complexité et le coût du CINERAMA.


Le CINEMASCOPE a été la réponse FOX au problème de l’écran large.
Toute fin 1952 (18 décembre 1952), la FOX achète au professeur CHRETIEN, qui n’avait pas réussi à vendre son invention depuis des années, le brevet de l’Hypergonar, et rachète également le nom CINEMASCOPE (à Don FEDERSON car la marque existait déjà).
Le CINEMASCOPE est une excellente idée qui permet, beaucoup plus simplement que le CINERAMA, d’obtenir une projection sur écran large.
Le cinéma entrait dans une nouvelle ère et le terme CINEMASCOPE allait devenir un terme mythique indissociable de l’histoire du cinéma !


Le principe du CINEMASCOPE consiste à enregistrer une image compressée horizontalement sur la pellicule et a l'expenser à la projection afin de restituer le champ image de départ.
pour ce faire, le procédé d’élargissement de l’image utilise un complément optique à la prise de vue et son homologue en projection.
Par la suite, des objectifs anamorphoseurs feront leur apparition en prise de vue. Le gain de qualité par rapport au complément optique des débuts était important.


Le procédé CINEMASCOPE repose sur un élargissement optique de l’image et, bien entendu, la résolution de l’image en pâtissait. Les détracteurs avaient beau jeu de se plaindre que le procédé n’allait pas dans le sens de l’amélioration de la qualité de l’image.
Néanmoins, avec des optiques de qualité on obtenait des résultats tout à fait convaincants.


Dès 1953, la Twentieth Century-Fox mis immédiatement 2 productions sur pied en cinémascope couleur : How to Marry a Millionaire et The Robe (en français : la tunique).
The Robe, était considéré comme le plus spectaculaire des deux, avec à l’affiche Richard Burton, Jean Simmons et Victor Mature. Ce fut donc le premier film qui sortit en CINEMASCOPE en septembre 1953.



Il fallait se rendre à l’évidence, le procédé écran large fonctionnait bien, mais le son n’était pas à la hauteur !

En quête d’inspiration, on se tourne une fois encore vers le CINERAMA qui détenait, comme toujours la bonne réponse, et apportait la “solution” toute faite avec la diffusion sonore multicanaux en magnétique. A l’époque, le son optique n’était pas à proprement parlé de la haute-fidélité comparé à l’enregistrement magnétique.
Dans l’esprit de l’amélioration du son, la FOX opta pour un procédé à 4 pistes magnétiques couchées sur la copie qui fut baptisé Scope FOX.


Les 4 pistes sonores permettaient une reproduction en stéréo avec en plus des effets spéciaux arrière, le tout de bien meilleure qualité que le son optique des copies standards.
Pour inscrire une image d’un format de 2,55 et faire de la place aux pistes sonores, le SCOPE FOX utilisait des perforations réduites qui nécessitait la modification des projecteurs. Ajoutez à cela la modification de la salle pour installer l’écran large, le matériel pour la diffusion stéréophonique et le budget pour s’équiper en CINEMASCOPE était loin d’être négligeable. Les directeurs de salles renâclent.
En 1957 la FOX baisse les bras et modifie son procédé en rajoutant la piste optique aux copies CINEMASCOPE, c’est le MAG-OPTICAL.


Puis, par la suite, le format CINEMASCOPE se normalise au format 2,35 avec son optique et 80 % des salles américaines s’équipent pour projeter des films en CINEMASCOPE.

Quand la concurrence a commencé à empiéter sur son marché de l’écran large, la FOX a sorti une publicité disant :
Tout le monde peut faire du CINEMASCOPE, mais seule la FOX peut vous présenter Marilyn MONROE en CINEMASCOPE !

Quand vous voyez un film en SCOPE, il n’y a pas beaucoup à réfléchir, c’est assurément un film d’après 1953.

Il y a 3 principes d’objectif anamorphique.
Le système à lentille sphérique, le système à réflexion et le système prismatique.

Seul le système prismatique permet d’obtenir une anamorphose variable.
Les deux autres systèmes ne proposent que des anamorphoses fixes.
Avec un anamorphoseur prismatique, on peut déformer continument l’image en largeur de 1/1 à 3/1.


A partir de 1953, la FOX a exploité le CINEMASCOPE de manière quasi systématique.

La moitié des films de 1954 seront tournés en SCOPE et en 1955 c’est la totalité de la production qui est réalisée en SCOPE.

La MGM n’est pas en reste avec 1/3 des films en 1954 et les 3/4 en 1955.




Le TECHNISCOPE c’est du CINEMASCOPE au "rabais".
Au tournage, on enregistre, sur 2 perforations d'une pellicule 35 mm, une image négative non anamorphosée au rapport 1/2,35 qui couvre 22,1 x 9,47 mm.
Au tirage l’image est gonflée sur 4 perforations et anamorphosée d'un rapport 2 pour obtenir une copie compatible CINEMASCOPE.


Toutes les astuces étaient bonnes pour faire de l’écran large, même au détriment de la résolution d’image.
Tourner un film en TECHNISCOPE coûtait bien moins cher qu'en CINEMASCOPE. Pas besoin d’un objectif spécial à la prise de vue et moitié moins de pellicule utilisée.
Mais, comme d'habitude, on n'a jamais rien sans rien ! Dans le cas du TECHNISCOPE, le grossissement est effectué au tirage et c'est loin d'être anodin, la définition de l’image en fait les frais.


Le SUPERSCOPE d’un rapport d’image de 1 / 2 en projection est totalement issu d’un travail de laboratoire.
A la prise de vue, on utilise du matériel tout à fait standard et on ne fait pas appel à des objectifs spéciaux ni à des compléments optiques.
Le SUPERSCOPE enregistre une image au format 1,33 sur toute la largeur et toute la hauteur disponible du film 35 mm sur 4 perforations, soit une image de 24,9 x 18,6 mm.
Le recadrage, qui consiste à prendre la zone centrale de l’image, a lieu plus tard en laboratoire, de même que le grossissement et l’anamorphose de 2 au moment du tirage.
La zone d’extraction de l’image est de 24,1 x 12,05, centrée en hauteur.


Il semblerait que ce soit essentiellement RKO qui ait fait appel à ce procédé avec, entre autre à l’esprit, la possibilité de donner une seconde vie à quelques négatif standards. C’était également le moyen de faire du “SCOPE” à moindre coût.
Avec un rapport de “seulement” 1/2 le grossissement et l’élargissement de l’image étant moindre qu’en TECHNISCOPE (Image 1/2,35 qui couvre 22,1 x 9,47 mm), on obtenait une qualité d’image supérieure sans être d’une qualité renversante.


Quoi qu’il en soit, avec son rapport d’image de 1/2, le SUPERSCOPE faisait pâle figure à côté de la concurrence plus large et en 1956, le SUPERSCOPE se mit au même rapport que tout le monde, 1/2,35, et pris le nom de SUPERSCOPE 235.
Peu de film seront tournés en SUPERSCOPE 235.
Le premier film en SUPERSCOPE 235 sera : “Run For The Sun” qui sortit en août 1956.

ECRAN LARGE à moindre COÛT
Pendant ce temps les concurrents comme PARAMOUNT, WARNER et UNIVERSAL tentent de faire de l’écran large à moindre coût, ils réduisent la hauteur d’image et utilisent une focale plus courte à la projection afin d’obtenir une couverture plus large.
Ce sont les formats panoramiques qui utilisent de moins en moins de surface de pellicule.
De toutes ces tentatives sortira le format panoramique 1,85 qui n’utilise pratiquement plus que la moitié de la pellicule et nécessite un grossissement encore plus important.

Format PANORAMIQUE 1,75 - - - Format PANORAMIQUE 1,85

Pour retourner à la rubrique CINEMA
Pour poursuivre l'histoire de l'élargissement des formats d'écrans, sélectionnez : SUIVANT