Le procédé TODD AO est né à l’initiative de Michael TODD, producteur imaginatif et innovant de Broadway qui souhaitait apporter des modifications qualitatives substantielles aux productions sur écran large.
Avec Lowell THOMAS et Louis B. MAYER, il avait fait partie de l’aventure du CINERAMA depuis son origine.
Il croyait beaucoup dans le potentiel du CINERAMA mais souhaitait un procédé plus simple et plus efficace. Il fallait simplifier les équipements et repousser les limites du procédé. Du fait de l’utilisation de focales fixes de 27 mm au tournage, le CINERAMA ne permet pas de réaliser des gros plans. D’autre part, il était grandement souhaitable de minimiser les artefacts visibles aux raccords entre écrans. Bref le CINERAMA avait eu le mérite de donner un coup de pied dans la fourmilière mais resterait un phénomène de “foire”.
Le TODD AO, c'est un tournage en 65 mm tiré sur une copie d’exploitation en 70 mm.
Michael TODD poursuivit ses recherches avec l’équipe qui avait développé le procédé CINERAMA, mais très rapidement des divergences de vue importantes apparurent et TODD quitta la compagnie CINERAMA Inc. juste après la sortie du premier film : This is CINERAMA.
Devenu libre, Michael TODD se remit au travail et pris rendez-vous avec le meilleur spécialiste de l’optique : le Dr O’BRIEN directeur de l’Institut d’Optique à l’Université de Rochester.
En tant que scientifique, O’BRIEN ne s’intéressait pas vraiment au cinéma.
L’alliance TODD – O’BRIEN était exactement ce qu’il fallait. O’BRIEN apportait le prestige universitaire et le sérieux scientifique nécessaire alors que TODD apportait la commercialisation, l’enthousiasme et le “fun”.
Bout d'essai TODD AO.
Au départ le TODD AO de Michael TODD tournait à 30 im/s, ce qui nécessitait des projecteurs modifiés. Mais la cadence de 30 Im/s posait également de sérieux problèmes pour le tirage des copies cinémascope à 24 Im/s. Peu de film ont été tournés en 30 im/s et rapidement, après la troisième production, le TODD AO est revenu à la cadence traditionnelle de 24 im/s.
MITCHELL disposait de caméras 70 mm développées quelques années au paravent pour les marques GRANDEUR & REALIFE. C’est avec ces équipements que MAGNA, la société de Michael TODD, tourna les premières séquences tests. Par la suite, il fut demandé à MITCHELL de développer une nouvelle caméra 65 mm sur les spécifications du TODD AO. KODAK était en charge des pellicules négatives 65 & positives 70 mm et PHILIPS Eindhoven était en charge des projecteurs. Ce fut le DP 70. Les projecteurs devaient être mixtes, 70 et 35 mm et défiler à une cadence de 30 ou 24 images/secondes.
Le premier film en TODD AO, OKLAHOMA de Fred ZINNEMANN est diffusé en 1955.
Avec une surface image largement plus grande qu’une image 35 mm la projection est de bien meilleure qualité que les films en CINEMASCOPE. De plus le format 70 mm intègre des pistes sonores magnétiques de haute qualité avec un son multidirectionnel.
Si on écoute Michael TODD, il réalisait des “shows” et non pas de simples films comme HOLLYWOOD le faisait. PORGY AND BESS de George Gershwin ou bien CAN-CAN de Cole Porter étaient, disait-il, de “vrais spectacles”. L’esprit TODD AO, c’était le spectacle de BROADWAY.
Michael TODD disparut dans un accident d’avion en 1958.
Quelques années plus tard, en 1961, sa veuve Elizabeth TAYLOR impose le TODD AO pour le tournage de CLEOPATRE qui eut bien des difficultés à voir le jour en 1963, 2 ans après les premiers tours de manivelle.
Le TODD AO aura connu une durée de vie de 16 ans au cours de laquelle MAGNA aura produit 15 films de 1955 à 1971.
Le TODD AO évoluera dans le temps et deviendra rapidement un "simple" équipement 70 mm assurant un compatibilité avec les autres formats 70 mm, ce qui permit d’accroître sensiblement la production qui a atteint 9 films en 1965.
Le format 70 mm restera le format du succès et des grandes épopées, LAWRENCE d’ARABIE, THE SOUND OF MUSIC, 2001: A SPACE ODYSSEY, THOSE MAGNIFICENT MEN IN THEIR FLYING MACHINES.
Les reprises plus récentes de films en copies 70 mm, indépendamment du format de tournage, STAR WARS, APOCALYPSE NOW, attestent du prestige des projections en 70 mm, les spectateurs sont sûrs de trouver une meilleure image, un meilleur son…
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