EXPERIMENTATIONS en tout GENRE
Les expositions universelles et internationales sont le terrain de jeu favori des expérimentations audiovisuelles en tout genre, projections de haute puissance, projection de grande surface, relief, cinéma sensoriel, etc.
En 1937, à Paris, la technique anamorphique était au rendez-vous de l’exposition internationale avec la projection d’un film sur écran géant face au Palais Lumière.
En 1939, à la Foire Internationale de New York, Fred WALLER présente le VITARAMA système de projection à 11 projecteurs synchronisés. Quelques années plus tard, en 1952, le même Fred WALLER lancera le CINERAMA.
En 1967 L’Expo Universelle de MONTREAL a vu le PANRAMA, le cinéma hémisphérique de B. JAULMES.
En 1970 à OSAKA, le pavillon FUJI a été le théâtre de la première projection IMAX et d'autres pavillons ont également rivalisé d'inventivité en matière de message audiovisuel.
Comme pour MONTREAL en 1967, le CANADA a confié son film multiécrans à CHAPMAN. Mais le film de MONTREAL était un tel chef d'oeuvre novateur que la mouture OSAKA n'était pas de taille à rivaliser avec.
Le pavillon soviétique utilisait des XENON de très haute puissance dépassant les 6 KW dont nous ne disposions pas encore en France.
ASTRORAMA
C’est également à OSAKA en 1970 que fut présenté l’ASTRORAMA au pavillon MIDORI KAN. Une sorte de CINERAMA Total !
La configuration ASTRORAMA est lourde mais permet une projection hémisphérique à partir de 5 images couvrant 360° horizontalement et 220° en vertical.
La prise de vue est en 35 mm vertical 8 perforations et les copies d’exploitation sont en 70 mm horizontal 8 perforations.
Le tirage fait appel à un grossissement de 1,5.
Voici un aperçu de l'ensemble du procédé ASTRORAMA.
Chaque image 70 mm sur 8 perforations représente une surface individuelle de 1 970 mm². Comme on dispose de 5 projecteurs, on obtient une image globale d'une superficie de 9 850 mm².
Les 5 projecteurs étaient équipés de XENON de 5 KW, ce qui représentait 25 KW sur la totalité de la surface écran.
AUTRES FORMATS LARGES
IMAX
IMAX, la plus grande image cinématographique de tous les temps, 70 x 50 mm soit de l'ordre de 3 500 mm².
L’IMAX, fit ses premiers pas en 1970 à l'exposition d'OSAKA avec une projection géante au pavillon FUJI.
La prise de vue fait appel à un négatif 65 mm horizontal et la copie d’exploitation est en 70 mm.
A la projection, IMAX utilise une pellicule 70 mm à défilement horizontal sur 15 perforations. Maintenir une telle surface parfaitement plane devant la fenêtre de projection n’est pas une mince affaire. Il a fallu développer des mécanismes complètement nouveaux
L’équipe IMAX du départ était composée de : Graeme FERGUSON, Bill SHAW et Robert KERR.
SHOWSCAN
En 1985 à TSUKUBA pour une exposition internationale le pavillon TOSHIBA présente pour la première fois un film en SHWOSCAN.Le SHOWSCAN de Douglas TRUMBULL, c’est du 70 mm vertical sur 5 perforations "tout à fait traditionnel" mais… à une cadence de 60 im/s. La cadence de projection élevée permet d’avoir une qualité d’image irréprochable, une grande netteté, et un gain de lumière considérable puisqu’à 60 im/s on obture l’image une seule fois et l’avance du film est bien plus rapide qu’à 24 images/seconde. On a donc un gain de lumière important sur l’écran.
Bien entendu les équipements sont spécifiques.
Quant à la consommation de pellicule, faites le calcul... ça représente 2,5 fois plus de matière que le TODD AO.
Il n’y a qu’une seule caméra SHOWSCAN au monde, c’est le modèle CP 65 qui a été fabriqué par Cinéma Product Corporation.
Le SHOWSCAN, procédé trop coûteux qui necessite de plus des équipements spécifiques, n'est pas vraiment adapté au "cinéma de tous les jours". Après quelques films le procédé sera recyclé dans les parcs d'attraction où il fait merveille... aujourd'hui encore.
Il y a encore quelques formats plus ou moins populaires et/ou plus ou moins répandus utilisant le 70 mm.
ASTROVISION
L’ASTROVISION utilise une pellicule 70 mm en vertical sur 10 perforations. C’est un format japonais utilisé essentiellement dans les Planétariums.70/V/8
Enfin, le format 70 mm vertical sur 8 perforations permet le tirage de copies d’origine IMAX à moitié coût.
Il semblerait que ce format "grand écran économique" (tout est relatif) jouisse d’une certaine implantation.
J'ai eu l'occasion d'en voir une présentation en exploitation à HEARST CASTLE, SAN SIMEON / CALIFORNIE.
Le film "j'ai réalisé un rêve" concernant l'élaboration de HEARST CASTLE a été tourné en IMAX et est diffusé sur place en 70/V8, ce qui permet de couvrir un écran de surface importante, sans être non plus géant, avec un maximum de qualité.
SAN SIMEON est situé entre San Francisco et Los Angeles sur la côte du Pacifique. C'est là que William Randolph HEARST a réalisé son rêve !
Tout rêve matérialisé mérite le respect et cette "colline enchantée" est un site spectaculaire qui vaut le détour.
C'est Julia MORGAN, première femme architecte aux Etats Unis et première Femme admise aux Beaux Arts de Paris qui a réalisé cet assemblage hétéroclite pour le compte de William Randolph Hearst.
HEARST, patron de Presse et richissime homme d'affaires, était également producteur et possédait des studios de cinéma.
Sa "Colline Enchantée" a été le théàtre de nombreuses fêtes dont HOLLYWOOD avait le secret.
Cary GRANT et d'autres acteurs avaient leur chambre attitrée.
Depuis 1958 le site est un musée national et le visitor Center abrite une salle de cinéma, Hearst Theater, qui présente le film de la réalisation de son rêve.
Autre particularité à connotation cinématographique, c'est ce site de la colline enchantée qui a servi de "modèle" à Orson WELLES pour le XANADU de Citizen KANE sorti en 1941.
Enfin, indépendamment de cela, la Piscine Romaine de Hearst Castle a servi de décor dans plusieurs films.