C’est la réponse de PARAMOUNT à l’écran large avec la qualité en plus !

... enfin, pas tout à fait car au départ le VISTAVISION a été créé pour améliorer la qualité d'image plutôt que pour couvrir un grand écran.
Le CINEMASCOPE est certes enthousiasmant mais ce n’est qu’un film 35 mm exagérément grossi et optiquement élargi. La qualité d’image laisse donc à désirer.
Le VISTAVISION favorisait principalement la qualité d’image en enregistrant une image négative beaucoup plus grande que l’image standard de l’époque.

Tout en utilisant un support 35 mm, le VISTAVISION, en faisant défiler le film horizontalement sur 8 perforations, enregistrait une image plus de deux fois plus grande au rapport 1,66 avec une fenêtre de 22 x 36 mm. (Pour mémoire, le format panoramique 1,66 avait une fenêtre de projection de 12,7 x 21 mm)
Le VISTAVISION sera essentiellement reconnu pour l'adoption du format panoramique 1,85.

Avec une image négative de grande taille on peut tirer des copies avec un maximum de qualité permettant la projection sur grand écran.

Le premier film tourné en VISTAVISION sortira en 1954.

En 1955 la PARAMOUNT tourne tous ses films avec un négatif VISTAVISION.
Avec l’amélioration des pellicules à grains fins et les réductions de budget, le VISTAVISION sera pratiquement abandonné à partir des années 60.
Il faut bien dire qu'avec une image enregistrée sur 8 perforations au lieu de 4, on consomme 2 fois plus de pellicule.
Au départ, le VISTAVISION n’a pas été spécialement développé pour réaliser des films en écran large, mais bien pour gagner de la qualité.
Le grand principe de VISTAVISION était de tourner un négatif de grande taille et d’en réaliser des copies par réduction optique. Par l’importance de l’image négative, le VISTA VISION améliore grandement la qualité des images diffusées en salle.

L’écran large étant à la mode, on avait prévu, dès l’origine, la possibilité de recadrer les images en projection en 1,85, voire 2 afin de proposer un écran plus large aux spectateurs. Pour se faire, des gabarits, présents dans le viseur et les directives lors du tournage étaient de maintenir l’action verticalement au centre de l’image en veillant à laisser suffisamment d’air en haut et en bas afin de pouvoir recadrer à la projection.
PARAMOUNT demande de ne pas projeter de films VISTAVISION dans un rapport supérieur à 2, limite à ne pas franchir.

La projection 35 mm horizontale, trop contraignante et trop coûteuse ne fait pas recette et est rapidement abandonnée dès 1957. Le format VISTAVISION devient alors un format de négatif de grande taille duquel on peut tirer des copies d’exploitation sur pellicule 35 mm standard. Même dans ces conditions, le surcroit de qualité d’image était tout à fait appréciable.

Du fait de la qualité de l’image, le VISTAVISION s’imposait de lui-même dans le cas d’effets spéciaux.
De très nombreuses sociétés de production ont utilisé le VISTAVISION pour les effets spéciaux jusque récemment.

Le négatif VISTA VISION est tourné sur une pellicule EASTMAN à négatif unique. Pour les copies d’exploitation, le négatif est traité par TECHNICOLOR : réduction optique directe à partir du négatif original pour obtenir les 3 matrices qui permettront l’impression en 3 couleurs sur la pellicule d’exploitation 35 mm.
Les premières caméras VISTAVISION sont des caméras qui datent de 1926 et qui ont été développées pour tourner des films à 2 couleurs sur 2 images négatives distinctes (soit une image double sur 8 perforations). Après modernisation du mécanisme, modification de la motorisation, ajout d’une “pin” de registration, réajustement de la fenêtre image, la caméra est utilisée horizontalement et produit un négatif de grande taille sur 8 perforations. En 1954 PARAMOUNT dispose de 4 caméras VISTAVISION.
De son côté, TECHNICOLOR modifie ses anciennes caméras tri-bandes en camera VISTAVISION à négatif unique afin de faire face aux besoins de la production de films en VISTAVISION.
Par la suite MITCHELL et BELL & HOWELL fabriqueront des caméras VISTAVISION.

Le VISTAVISION aura tout de même marqué son époque.
Avant le VISTAVISION, la règle consistait à disposer le public, dans les théâtres cinématographiques, à partir de 2 fois la base de l’écran du fait de la définition et de la résolution de l'image.
A partir de l'arrivée du VISTAVISION, du fait de la qualité de l’image, les choses évoluent et la zone du public se situe à partir de 0,5 fois la base écran.
Pour une salle disposant d’un écran de 15 m de base, on peut répartir le public dans de très bonnes conditions entre 7,5 m et 45 m.

Dans le cas de la projection sur écran courbe, il est conseillé d’utiliser un rayon ne dépassant pas la distance de projection.

Le procédé VISTAVISION était exploitable par tout producteur souhaitant bénéficier d’une qualité d’image améliorée sans politique de royalty de la part de son concepteur. PARAMOUNT ne tirait non plus aucun bénéfice des équipements spécifiques vendus et utilisés. La seule contrainte du VISTAVISION était d’accepter la charte de qualité PARAMOUNT.

Parmi les productions en VISTAVISION, signalons LES DIX COMMANDEMENTS de Cecil B. DE MILLE en 1956.


HITCHCOK sera également un utilisateur de VISTAVISION pour au moins 3 de ses films, TO CATCH A TIEF - VERTIGO - NORTH BY NORTHWEST (La Mort au Trousse)


PERSPECT-A STEREOPHONIC SOUND
Le procédé Perspect-a-sound offrait une solution de diffusion sonore stéréophonique en accompagnement des films VISTAVISION.
Le système ne nécessitait aucune modification des appareils et se présentait comme un rack électronique s’interposant entre les préamplis et les amplis.
Pour les théâtres équipés en stéréo ou multicanaux seul le processeur était nécessaire. Pour les salles en mono il fallait rajouter des amplis et des hauts parleurs.
Le système Perspect-a-sound utilisait une piste sonore mono qui était aiguillée par le processeur vers les différents canaux de reproduction sonore de la salle.
Ce n'était pas à proprement parlé de la stéréophonie mais plutôt un système de répartition spatiale du son par commutation.

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