PANORAMA des ENREGISTREURS PORTABLES NAGRA

Il n'était pas imaginable de parler d'enregistreur portable sans présenter les appareils NAGRA qui ont révolutionné le monde de l'enregistrement dans les années 50.

En 1953 le NAGRA I est revu et corrigé par KUDELSKI et devient le NAGRA II auquel il lui adjoint plus tard un modulomètre.


(Les photos des NAGRA I, NAGRA II, NAGRA II C sont des photos glanées ça et là sur internet).

Le NAGRA III voit le jour en 1958 et c’est une grande première, c’est le premier magnétophone professionnel portable entièrement transistorisé et complètement autonome qui offre une qualité comparable à une machine de studio.
1960 voit la consécration du NAGRA III, la RAI a commandé 100 machines pour les jeux olympiques de Rome.
Cette année-là, ce sont 480 NAGRA III qui sortiront de l’usine de Paudex en Suisse.

Mais le NAGRA III des premières années est essentiellement un magnétophone de radio, ce qui a laissé la part belle à PERFECTONE, entre autre, un autre fabricant Suisse, qui construisait des magnétophones avec synchronisation pour le cinéma.


Quand on lui posait la question, KUDELSKI répondait qu'il n'était pas satisfait des systèmes de synchronisation existants.


En 1961 NAGRA sort son propre système pour la synchronisation cinéma : Le Neo Pilot et équipe, pour l’industrie cinématographique, à partir de 1962, le NAGRA III avec circuit de synchronisation et une quatrième tête, la tête Pilot. Ce sont les NAGRA III NP 6X XXX.


Le NAGRA devient alors un outil à part entière pour le cinéma et non plus seulement un outil radiophonique.

A partir de 1968, le NAGRA III est remplacé par un modèle tout silicium : le NAGRA IV qui, suite à un certain nombre de problèmes de fiabilité, cédera rapidement sa place au NAGRA 4.2.


La série des NAGRA IV et NAGRA 4.2 représente une gamme conséquente d'enregistreurs.
Automatique, monovitesse, lecteur seul,... une gamme plétorique Le dernier modèle de la gamme a été le modèle NAGRA 4.2 IRT avec Time Code. Il se distinguait des autres par des boutons de potentiomètre et un manette de commande de couleur verte.


A côté des appareils mono, le modèle stéréophonique NAGRA IV S a également fait une carrière remarquable tant en enregistrement musique qu'au cinéma et en TV.



Indépendamment du mode pilote ou time code, le NAGRA IV S pouvait être équipé de têtes avec largeur de piste de 2,75 mm en version musique contre des pistes de 2 mm de large pour la version synchro.


Toujours dans l'univers de la musique, une unité DOLBY pouvait être associée au NAGRA IV S.


Et pour permettre d'enregistrer un concert complet sans coupure, l'accessoire grandes bobine QGB s'adapte aisément à toute la gamme des NAGRA IV et 4.2 et les "transforme" presque en machine de studio.


Le IV S a également été décliné en instrumentation : Le NAGRS IV SJ



A côté de la très populaire série des NAGRA IV et 4, Kudelski a également sorti un modèle simple à 3 moteurs : le modèle IS - I comme idiot dira-t-on !... mais ça c'est juste pour alimenter la légende.


Dans les années 70, c'est le NAGRA Miniature : le NAGRA SN.


Pour permettre aux stations peu fortunées d'accéder à la qualité NAGRA, le modèle E mono vitesse 19 cm/s a remporté un vif succès en radio.
La coque était d'un rouge du plus bel effet et pour notre station nationale, suite à une demande exprès de Radio France, on a eu des NAGRA E en coque bleue.



Enfin, le monde des studios n'a pas été ignoré par KUDELSKI qui a sorti le NAGRA T AUDIO avec une platine de défilement issue d'une mécanique à double cabestan d'une machine d'instrumentation.
Une machine exceptionnelle !


Plus récemment, une autre machine exceptionnelle a succédé au NAGRA V numérique, le NAGRA VI.
8 pistes possibles, enregistrement 24 / 96 KHz, bref une vraie machine de studio mais portable.


A suivre, les 10 vies du NAGRA III de 1958 à 1968.